m ' v o y â g e ; A cette fatigue de la nuit, se joignoit l’inquiétude du lendemain; J’ignorois si nous serions assez heureux pour trouver de l’eau ; et je craignois qu’après une j ournée de soif, mon monde et mes bestiaux n’eussent à en souffrir une autre bien plus pénible. Effectivement nous ne trouvâmes qu’un désert sablonneux, couvert de bruyères et de joncs; mais pendant que je me livrois à des réflexions affligeantes , je fus tiré de ma rêverie par lé cri d’un oiseau qui passoiî au-dessus de ma tête. C’étoit un canard de montagne (Berg-Eend), ou plutôt un génie bienfaisant , qui vènoit ranimer mon espoir en m’annonçant une découverte sur laquelle je ne devois point compter. Persuadé que cet animal cherchoit l’eau et qu’il no manqueront pas de s’abattre où il en trouverait, je piquai mon:cheval, et le suivis au grand galop pour ne pas le perdre de vue. Ma conjecture étoit fondée; après quelques minutes de course, je vis qu’il descendent sur une haute et grosse roche dans laquelle il s’engagea. J’y.montai à pied, et trouvai là un grand creux, formant un bassili naturel rempli d’eau dé pluie, dans lequel l’animal nageoit, plongeoit et s’abattoit gaiement,. Il m’auroit été facile de le tirer; mais après le service qu’il venôit de me rendre , c’eût été dé ma part une ingratitude atroce. Seulement je cherchai à le faire envoler, dans l’espérance que, n’ayant pas goûté assez long-tems le plaisir du bain , il irait en trouver quelqu’autre dans le voisinage , et m’indiquéroit ainsi une nouvelle citerne. Pour cette fois mon attente fut trompée ; l’oiseau partit , à la vérité; mais effarouché, pour la première fois de sa vie peut-être il s’éloigna beaucoup, et bientôt je le perdis de vue. ' Du haut de la roche , j ’avois fait signe à mes gens d’avancer de mon côté; quand il furent arrivés, je leur donnai ordre de remplir mes jarres; j’en avois quelques-unes dans mes chariots; et certes, je n’eusse pas manqué, au passage du Lange Valey,; de les approvisionner d’eau, s’il m’eût été possible de prévoir la sécheresse qui nous attendoit. Les jarres remplies, je fis abreuver mes chevaux et quelques-uns des animaux de ma caravane; Ceuxci le mirent ®i e n t i è r e m e n t . à sçc , q^aucun de mes pauvres boeufs ne put b o i r e . M a i s , . j e . savois . que les animaux rummans supportent pluslongdemsla faimetla soif; » W É ¡ B n f a avant la fin de l a j o u r n é e , ;quelq^autre bonne fortune, .pareüle à celle que nous veniona 4 % ^ ç ç parcourûmes pendant tout le jour, qu’un ¿esert ande. p j j ® ; diner, deux de mes boeufs tombèrent épuises de lassitude et de soif - et il fallut les abandonner : tristes et douloureux présagés des malheurs qui m’étoient destinés. Enfin, le soir il fallut,, comme a veille, dételler et càmper à, sec, daps l’attente d\m sort, plus, tris te encoré pour le lendemain. o Uneforte averse,q u i h e u r e u s e m e n t s u r v i n t dans Ianmt, m e rendit Í’espérance ; cependant, quelque forte qu’elle fiU , elle nm paroisse, t pour le moment inntile âmes bestiaux, et je ne » point quel soulagement pouvoit leur offrir upe emz qui, a mesura qu elle tombo*, disparoissoit et se perdoit aussitóp daus les sablesj maia cette pluie, quejçcroyois perdue pour.eim, par un moyen-dont yen eusje jamais soupçonné g possibilité, ils surent trouver , a la borne ; et c’est ici que j ’admirai la sagacité de l’instinct anirrtal. , L eau en tombant sur eux, formoit des gouttes qui, par leur reunion 4e- couloipnt .le long de leurs corps en petits lilets. Dep les prenuers momens de l’orage, ils.s’étoient grouppéij ep pelpttqns; et^aqspett position serrés les uns contre' les autpes,,ils léchaient -et ramassoiení chacun sur le corps do son voisin, A qui en toinho.ent. Par ce secours inattendu, mes hôtes rafraîchies et désalteree? à.lafois reprirent des forces. JNIajs ce qui ajouta beaucoup à mon etonnement, c’est que les deux que j ’p v o . i ç abandonnées sur la route , excédees sans doute'; toutes deux étoient revenues au camp pendant la nuit ? et Klaas, qui se faispit d’ê t^ toujours ^ prenuer à m annoncer les. bonnes nouvellesvint tout joyeux, au point, du jour, me faire part de celle-ci. , u , , . i .. y» ' Je n’avois plus qu’une j o u r n é e d e c h e m i n 'pour arriver au
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