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de la colonie, et qu’il me restait à moi-même beaiicoup d’observations à Faire dans le charmant pays d’Auteniquoi, je résolus dé tourner ses vues de ce côté , et de le porter lui-même à m’en fairè. la proposition. Un soir qu’a'Ssis avec d’autres personnes sur lé perron dé sa maison^ à l’ombre des arbres qui l’èhtoür'oiêht, jé lui faisois la description de ce séjour, le plus agréable dé la colonie j je lui contois dans lé plus grand détail tout ne qui m’y avoit attaché, lorsque j’y conduisis ma càravane; combien l’air y est pur èt le site enchanteur ; je. lui promettais un rétablissement prochain et lui garantissois à peu de fraix des jouis, Mên moins àffoiblis enctire par des maux physiques que par une certaine inquiétude d’esprit à laquelle il étoit fort enclin. Ces douces rêveriès qui',. le calmèrent un peu/ nous conduisirent insensiblement plus loin ; nous avancions juSqu’à la Caf&erie ; je visitois le bon Haabas; je rèvoyôis ma douce Narina et sa horde intéressante ; je recommençois, en un mot, une partie du voyage que j ’avais fait. Nous nous promettions des jouissances d’autant plus pures que j ’aurois su cette fois échapper aux obstacles qu’avoiçnt à chaque instant fait naître sous més pâs l’inexpérience et les embarras d’une suite trop nombreuse; l’espoir sùr-tout de visiter la Cafïrerie entroit pour beaucoup dans ces préparatifs imaginaires ; et l’humaiiité même sembloit en ce moment m’ên imposer la loi. Au Cap un préjugé assez général fait regarder les Càf&es comme un peuple méchant et féroce, ce qui attire sur ces infortunés des persécutions qui ne font qu’irriter leur courage et les rendent encore plus redoutables ; mon ami avoit lui-mêmé un peu cède à la prévention universelle. J’imaginoîs que cè seroit opérer une révolution intéressante dans la cbloniè que de ramener ce peuple par degrés à, , des institutions plus douces ; cè qui ire pûuvoit manquer d’arriver du moment que , par dés loi* sâgés , on lui garantirait son repos-, sa Sûreté, que l’ignorance et la terreur seule de son nom a voient troublés depuis de longuès alnnéès. Lê seul homme qui fût en état d’opérer ce changement utile aux Caffrés et à lèurs voisins étoit le fiscal ; puisque du récit qu’il ferait un jour à la Compagnie de Hollande, de la situmion générale de la colonie, deyqientdépfendre les loix sages qui feraient fructifier son gouvernement et ses habi- tans. II fallpit donc qu’il appréciât par lui-mêjne ce que je lui avois dit vingt fpis : les effets mal .combinés de l’administration sqr les possessions de l’extrême frontière et la nécessité d’appaiser CfS hordes tqujours, vexées par des injustices plus criantes, par un arbitraireinhumain, dont le ressentiment, est implacable, à la vérité, mais dont l’amitié peut devenir infiniment utile. Je déterminai Boers à essayer du moins ce voyage , persuadé qu’une fois en campagne il se laisserait entraîner pas A pas sans s’appercevoir même du chemin que je lui feroig faire; mais le dérangement de sa santé exigeant, des précautions particulières', il fût résolu que nous irions , pendant que l’on trayailleroit .à sesprç- paratifs, passer huit jours chez le bon Slaber qui n’étoit pas moins cher à Boers qu’il ne l’étoit à moi-même. Soit que notre grand voyage eût Heusoit,que nous fussions obligés,de,retourner à \sl ville , soit que nous partissions du Svyart-Land, nous commissions notre route, puisqu’elle étoit la même que ,celle par laquelle j ’é- tois allé et revenu, il y avoit six mois ; ainsi nos amis au Cap poq- voient aisément nous fair.e parvenir tous les .paquets intéressans d’Europe, comme Boers l’a voit fait lui-même lors de mon séjour dans le pays d’Auleniqi}oi. . / Ce fût donc une qfjfeire conclue, et mon ami se croyqit déjà sous le. tente. Cette conversation que nqqs avions sur.fe ;Pe,rron de sa maison , et qui avoit fortement intéressé les assistans, me rappelle un événement curieux que je ne sanrois passer ici sous silence. Nos regards étaient naturellement attachés sur les objets qne nous avions devant nous.; pour moi, un mouvement involontaire attire presque toujours jçion attention sur les arbres, par-tout où j ’en rencontre. Je vis se mouvoir ljes branches de celui qui étoit le plus voisin de nous. Nous entendîmes aussitôt les cris perçans d’une pie-grièche qui se débattait dans lës.conyulsions. Notre première idée nous portait à croire qu’elle étoit sous la griffe de quelque


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