attendant l’ordre d’un secoiid départ, dans les pâturages du Groene- kloofj que mes chèvres étoient restées, suivant mes intentions, dans le Swart-Land, chez mon bon ami Slaher, qui, toujours également zélé pour mes intérêts, s’étoit chargé d’en prendre soin. Hélas ! combien j ’avois de reproches à me faire d’avoir négligé ,' depuis mon retour au Cap, ce digne et respectable ami , à qui j ’avois des obligations si essentielles. Je ne sais quelles affaires, quel assujetissement, quelle bienséance du beau monde et de la bonne compagnie, m’avoient si long-tems empêché de l’aller voir. Où pouvois-je goûter un plaisir plus pur et plus vrai que chez ce colon;, à qui je devois de ne m’être pas livré tout-à-fait au désespoir lors de mon désastre dans la baie de Saldanha, ayant tout perdu, errant au sein d’une terre étrangère , sans asile, sans argent, sans amis, sans ressourcé aucune. L’image de ce vertueux Africain me causoit de vifs regrets; je volai vers lui, et pour la troisième fois son habitation revît un de ses plus chers enfens;jo reçus, avec'profusion, les caresses de eettefamille charmante. A la surprise, à la joie que je leur causai, au désordre subit de la maison, on eut dit une fête renouvellée de l’histoire ancienne ou bien un personnage fameux de retour d’une expédition illustre; ils ne sembloient tous occupés qu’à deviner des moyens de me rendre mon séjour agréable. Les parties de plaisir qui fussent davantage à leur portée , ainsi qu’à la mienne , étoient celles de la chasse : on m’en prodigua de très-amusantes ; quelques promenades plus paisibles venoient faire, de tems en tems, diversion à: cet exercice fatigant: les aimables filles de Slàber s’étoient chargées de les diriger ; elles y mettoient une sorte de finesse et de grâce qu’on n’auroit pas dû attendre peut-être de femmes si peu faites aux usages et aux ca- jolleries des Européennes. Elles avaient imaginé, par exemple,: qu’elles ne pouvoient offrir aux regards de leur hôte inconstant, un spectacle plus doux et mieux fait pour le retenir auprès d’elles que celui de ses chevaux et de ses chèvres, paissant paisiblement dans les pâturages voisins de leur habitation. Je fus conduit, comme, sans m’en douter, vers un petit tertre très-agréable, où je trou- Ifi
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