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usage potivoient m’être, en voyage, des oiseaux d’une taille aussi médiocre. Klaas Bâster me seryoit d’interprète dans cette conversation, et j’avoue qu’elle,m’amu^oit beaucoup-; , ; Nous nous rendîmes au kraal, qui étoit compose d environ vingt- cinq huttes , et par conséquent peu nombreux. Le soir , quand les troupeaux lurent revenus du pâturage, les femmes m’apportèrent du lait; et.il y en avoit une si grande quantité que plus de.la. moitié lut perdue ; mes chiensj eux - mêmes y renoncèrent. Pour Kèes , après ayoir couru de terrine en,terrine assouvir sa gourmandise , |1 avoit été obligé d’y renoncer comme eux. Après ces préliminaires, la danse commença, et, comme pour me faire plus dlhonneur , elle eut lieu près de ma tente. Il ne, me fut pas possible de goûter un, seul instant de repos. Pour.mou mop.de, la jpiç les avait enivrés. La même chpse arrivoit toujottrs dans des haltes pareilles, Outre/la bonne chaire et les plaisirs, on'étoit encore dispensé du-travail; enfin, on se retira au point du jour pour dormir ; et moi, quoique harassé par. le- spectacle et les cris de cette multitude,. je,saisis mon fusil,¡et suivi de mçs. çhiens j ’allai battre la campagpeptxio J. ¿uoiaacksuop eu;, bure r-.'ùc-evuA .as-'doo, «I Le lieu ne m’annonçoit poipt une chasse heureuse; Je; nejdé.cou- vrois au loin sur les montagnes que quelques arbrisseaux clairsemés,; et dans la plaine que des plantes grasses, sans un seul arbre ; je vis. beaucoup de vautours, mais à une ,si grande hauteur , qlie je ne .pus. en tirer aucun ; ils, me parurent d’une espèce absolument différente de ceux que je- çonhofssois déjà. Je rencontrai apssi plusieurs troupes d’autruches, mais qui ne ,se laissèrent pas approcher. Les rochers étoient couverts de corbeaux, et la plaipe d’allouettes ; je n’apperçus enfin pas.un oiseau râpe, à-tirer, et ne tupi, dans ma journée , qu’un seul animal digne de remarque. C’etoit un lievre de l’espèce de ceux que j ’avois autrefois rencontrés dans le.Karow et qu’on y connoît sous le nom de roode-gat-haas (lièvre à cul rouge). Il a les oreilles moins longues que le lièvre ordinaire , et les pattes de derrière proportionnellement plus basses. Sa couleur est généralement rousse ; le ventre blanc, comme notre .lièvre d’Europe. Je ne crois point qu’aucun naturaliste ait parlé de cet animal, que je regarde comme une espèce et non comme une variété ; ce qui me confirme encore plus dans mon opinion, c’est qu’on trouve dans le meme pays d’autres lièvres qui sont absolument pareils à ceux que nous avons en Europe ; ils sont seulement plus petits. Lès Hottentots, qui généralement ont une répugnance invincible pour la chair du lievre, ne voulurent absolument pas goûter de celui-ci, quoiqu ils me le vissent manger avec plaisir ; car, en effet, il etoit tres-bon, et plus délicat que l’autre espèce. Il y avoit un animal que j’eusse bien désiré de me procurer, et que je cherchai en vain ; c’étoit celui dont la fourrure servoit de kros ou de manteau, à plusieurs hommes de la horde ; comme la tête et les pattes en étoient retranchées, je n’avois pu reconnoître, ni son espèce, ni ses vrais caractères. La couleur bleu grisâtre de sa fourrure, la longueur de son poil sur l ’épine du dos, .me rappe- loient assez ces mêmes parties dans l’hienne décrite par Buffon, et que j ’ai eu occasion de voir plusieurs fois en Europe ; mais la petitesse de l’individu ne s’accordoit pas avec la description; et je pense que c’étoit une espèce d’isatis. Les Sauvages m’assurèrent, que l’animal se cache sous terre, et y élève ses petits ; du reste, sa fourrure est fine et très-belle, et j ’en achetai plusieurs pièces. A mon départ, le chef me donna quelques hommes pour m’accompagner et me conduire chez Schoenmaker. Je vis, en arrivant, un petit homme en bonnet ronge , et dans le costume d’un matelot hollandois. Autour de lui étoient plusieurs petites filles , charmantes, entièrement nues, et dont la plus âgée n’avoit pas neuf ans. Rien de plus intéressant que le spectacle de cette jolie famille. Ses grâces , ses caresses sémillantes , son agréable physionomie, sa nudité même, l’offroient à mes yeux sous l’image d’une nichée d’amours. Depuis douze ans, leur malheureux protecteur avoit déserté, et la crainte d’être arraché de sa retraite l’avoit condamné à des inquiétudes continuelles. Toujours isolé, toujours occupé de fuir la société de ses semblables, il menoitune vie errante, et n’osoit rentrer dans la colonie.


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