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396 V O Y A G E , graver, à Vernie , dans un Ouvrage intitulé: Defcriyoni degli Animait 1771 ; cette figure eft exaâement calquée fur tout ce qui en a été publié ; mais cette exaôitude même la rend fi ridicule qu’il faut la regarder,, de la part de l’Auteur Italien, comme une critique mordante de toutes les defcriptions qui ont paru & fe font répétées jufqu’aujourd’hui. Parmi les anciennes ( * ) , la plus exaéte que je connoiffe , eft celle de Gilius. 11 dit poûtivement que la Girafe a les quatre jambes de la mime longueur ; mais que les cuiffes de devant, font f i longues en comparaifon de celles de derrière, que le dos de lanimal paroit être incliné comme un toit. Si, par les cuijfes de devant , Gilius entend l’omoplate , fon affertion eft jufte, & je fuis d accord avec lui. 11 n’en eft pas de même fur ce que nous lifons dans Héliodore; fi nous voulons bien croire que ce foit de la Girafe qu il a parlé, lorfqu’il ne donne à la tête de cet animal que le double de la groffeur de celle de l’Antruche , il faudra conclure que les chofes ont bien changé depuis , & que, dans ce laps de temps, la Nature a fait fouffrir de grandes variations à l’une ou l’autre de ces deux efpèces. Les cornes étant adhérentes & faifant partie du crâne , comme je l’ai d it, ne peuvent jamais tomber ; elles ne font point folides comme le bois du Cerf, ni d’une matière analogue à la corne du Boeuf; moins encore font - elles compofées de poils réunis, comme le fuppofe Buffon; c’eft fimpiement une fubftance offeufe,, calcaire & divifée par une infinité de pores, comme le font tous les os; elles font recouvertes, dans toute leur longueur , d un poil court & rude qui ne reffemble en rien au duvet velouté du refait des Chevreuils ou des Cerfs. Lesdeffins de cet animal placés dans les Ouvrages de MM. de Buffon & Vofmar, font généralement défeâueux ; on a fait aboutir les cornes en pointe, ce qui eft contraire à la vérité. Aulieu de (*) ¡Parmi les modernes’, la gravure la plus fidèle eft fans contredit a fait faire le Bo&eur Àllaman, d’après les deffins que lui a fournis lcee llCe oqloun’eenl GerdctB» . ; , ' n’amener la crinière que jufques fur les épaules, on l’a prolongée jufqu’à la naiffance de la queue ; infidélité qui, jointe à nombre d’autres, dégrade & rend nulles pour la fcience ces repréfentations ■ trompeufes & mal-à-propos confacrées pair la réputation des Auteurs qui les avouent. Les Guafes mâle& femelle font tachetées également; cependant, abftraaton faite de l’inégalité de leurs tailles, on les diftingue très- bien & de fort loin l’un de l’aurre; le mâle fur un fond gris-blanc a de grandes taches d’un brun obfcur prefque noir, & fur un fond fembla- b le, les taches de la femelle font d’une couleur fauve; ce qui les rend moins tranchantes. Les jeunes mâles ont d’abord la couleur de leurs meres; mais leurs taches fe rembruniffent à mefure qu’ils avancent en âge & qu ils prennent de l’accroiffement. Ces Quadrupèdes fe nourriffent de feuilles d’arbres, & par préférence de celle d’un Mimofa particulier au canton qu’ils habitent ; les herbages des prairies font auffi partie de leurs alimens, fans qu’il leur oit neceffatre de s agenouiller pour broutter ou pour boire, comme on 1 a cru mal-a-propos : ils fe couchent fouvent, foit pour ruminer , foit pour dormir ; ce qui leur occafionne une callofité confidérable au fternum, & fait que leurs genoux font toujours couronnés Si la Nature avoit doué la Girafe d’un caraûère irafcible, celle-ci S i P laindrei car moyens, pour l’attaque ou pour ladéfenfc, fe réduifent a peu de chofes; mais elle eft d’un carac- tère paifible& cramttf; elle fuit le danger, & s’éloigne fort vite en trottant ; un bon cheval la joint difficilement à la courfe j ’ On a dit qu’elle n’avoit pas la force de fe défendre ; cependant je » g an en pas douter, que , par fes ruades , elle laffe, décourage & uffiee de'’’61 6 ^ n ai jamais vu ^u’en aucune occafion elle fît on pourroit les regarder comme inutiles, s’il étoit e outer de la fageffe & des précaution* que la Nature fait 1 penfé qu ,1 étoit effentiel d’accompagner ces deux figures, que ia 1« r ë ,“ '>,'"'re” “ t d“ ™ t e ont demandées^ d’une ê * d "V“ “ é " « t a t e - , ntait ô „ te n ! î je n ai pas tout dit fur ce t animal extraordinaire


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