ftiee , pourroit donner l ’alarme aux hahhattï, & les attirer à leur pourfuite , ils employent à la déguker une adrefïe merveilleufe à laquelle nos brigands d’Europe, plus téméraires ou moins patiens, font éloignés de fe plier; ils marchent eh reculant, s’ils ne font pas c h a ù f le s ÿ s 'i l s ont des idud a fe£,ils: fe les attachent de façon que “le tafori ?tépond” 'siiiii doigts' de leurs pieds. Lorfqu’ils enlèvent un troupeau cohfidérable d’animaux vivans, ils le divi- fent fous la conduite de plufieurs d’entr’eux, en petites bandes auxquelles ils font 'prendre des routes différentes ; par! ee moyen, S’ils font pourfulvis ; ils s'affilient toujours la plus grande portion dit 1 pillage qu’ils ont" fait, ' ' ;. On confond'enGore fous le nom de BoJJlfman, une Nation différente en effet des Hottentots ; quoique , dans fon langage, elle ait le elappemeut de .ces derniers , elle a cependant une prononciation & des termçs qui lui font particuliers ; dans quelques cantons, on les connoît fous le nom : de Chinuft Hottentot ( Hot- tehtots Chinois) , parce que leur couleur approche de celle des Chinois qu’on rencontre au Cap, & que, comme eux , ils font d’une ffature médiocre; attendu l’affinité du langage, je coniidère ces Peuples, ainfi que les grands & les petits Namaquois, dont j’aurai bientôt ocpalion de parle?, comme une ràce particulière de Hottentots: & , quoique les Colons confondent les premiers fous la dénomination générale de Boffifmans, il n'eft pas moins vrai que les Sauvages du défert, qui n’ont aucune communication avec les poiTeffiçns. Holiandoifes, ne les çonnpiffent que fous je nom de Hou.fwa.ana, Cette Nation i quelque nom qu’on veuille lui donner, habitoit autrefois le Camdebo, le Bocke-Veld, le Rogge-Veld ; mais les ufurpations des Blancs, dontlls ont été viûimes comme les autres Sauvages, les ont contrainte de fuir & de fe réfugier très-loin; ifs habitent aujourd’hui le vafte Pays compris entre les Caffres & les , grands Namaquois; de tous les Peuples, que l’avarice infatiable des Européen; a le plus maltraités, il n’en eft point qui en con- ferve de plus amer reffouvenir & à qui la couleur & le nom de Blanc foient plus en horreur ; jamais ils n’oublieront les perfidies dçs des Colons & ce prix infâme qu’ils en ont reçu, des fervices fignalés qu’ils , leur avoient cent fois’ rendus; leur reffentiment eft tel qu’ils ont toujours le terrible mot de Vengeance à la bouche, & le moment de lui donner carrière fe_ préfente toujours trop tard quoiquils 1 épient fans ceffe ; je dirai quelque c'hofe de ces Houfwaana, lorfqu’en paffant fous le tropique, je vifiterai leurs Hordes. Un foir que , retiré dans ma tente, je reportois fur mon journal les événemens du jour , tandis que tout mon monde faifoit cercle autour du feu & fumoit fa . pipe , des éclats de rire multipliés , qui vinrent frapper mon oreille, excitèrent ma curiofité ; j entendis un de mes Matadors qui racontoit aux autres une découverte qui excitoit d’autant plus leurs éclats qu’elle les fur- prenoit davantage, & qu’ils la prenoient pour un conte forgé à plaifir par mon bel-efprit; celui-ci s’efforçoit cependant de la leur perfuader ; il leur difoit fur-tout que lorfqu’il m’en auroit fait part, je ne tiendrois plus -en place que je ne m’en fufle convaincu par mes propres yeux ; leur rire immodéré recomménçoit alors de plus belle; ils parloient tous à la fois, & paroiffoient s’impatienter que mon heure de prendre mon lait ne fût point encore arrivée; j’appelai Klaas, & j’appris, par lui, que le Chaffeur Jan dès affuL-oit avoir découvert, dans l’après - diné, qu’une des Hot- tentotes de la Horde avoit cette'conformation'particulière que, Jufqu’à ce moment, j’avois pris pour une fable , parce que je né Tavois vue dans aucun des Pays par où nous avions paffé , malgré toutes mes informations & mes recherches, quoiqu’un autre de mes gens m’eût précédemment attefté le même fait, & que toute ma troupe en eût connoiffance par des ouï-dire & par une vieille tradition affez généralement répandue : je vis venir Jan , qui me raconta avec le plus grand détail & dans toute l’énergie, je devrois dire toute l’ingénuité de fon langage , ce que le hafard le plus inattendu , difoit-il, lui avoit permis d’examiner à fon aife & bien à découvert. J’étois en effet très-curieux d’éclalrcir au plus tôt ce point très-intéreffant d’Hiftoire Naturelle & de l’Hiftoire, que j’avois plus TomeI1’ A a a
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