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PI. VT PEMME CAEFRE. & lui appris que je tenais des Caffres mêmes , qu'ils n’avoient aucun fujet de haine contre les Hottentots Gonaquois qu’ils favoient n avoir aucune communication avec les Blancs & les autres Hottentots, & vivre au contraire en Horde & tout-à-fait ifolés ; que d ailleurs la pofîtion précife .de leurs Kraals ne leur étoit point connue , mais qu’en tout, cas , il étoit plus fimple & plus facile, pour la fureté commune , ,de déloger & d’aller s’établir, ailleurs- Haabas embraffa ce projet avec d’autant plus d’empreffement qu’il ne s en fîoit point, diloit-il, aux.belles paroles des Caffres, puifqu’il n y avoit pas long-temps qu’ils T’avoient forcé d’en venir aux mains avec eux; qu’il étoit prudent de prendre fes précautions, & d écarter un pareil malheur. Il-eut allez de confiance, en mol, pour me demander des avis fur Le nouvel Etabliffement qu’il, alloic foirmer, & la réfolution fut prife de gagner au plus tôt les montagnes de lOueft, & de s’éloigner toutj-à-fait des terres de la Caffrerie qui s’étendent au Nord-Éfl. v • y- Les bords du Soiidag étoient ci-devant ■ les limites des Caffres qui avoient leurs habitations principales, fur le Bruyntjes-Hoogte; on en découvre encore de foibles veftiges. Les ordres exprès & 1 intention du Gouvernement qui voulait, vivre en paix avec ces Sauvages » étoient, que ces limites fuffent toujours iacrées ; mais le Colon qui n’a ni. la fageffe ni les .‘vues d’une adminiftration politique, trouvant les terres de ces voifins impuiflans, fupérieures aux fiennes, eft paryenu.avec le temps à s’en emparer & a reculé impunément ces peuples au-delà du Groot-Vis; les ordres des Gouverneurs , de plus en plus raéprifés, font demeurés fans effet, & l’extrême éloignement a rendu ces abus tolérables &,, de jour en jour,plus fréquens. Jétois incognito chez Haabas; & pîufieurs motifs m’engageoient a n y point féjourner ; je vonlois lavoir de lui s’il ne. pourroit point décider pîufieurs de les gens à fe réunir aux trois qui s’étoient offerts de bonne grâce , fors de mon premier Voyage; un feul balança & finit par un refus; pour ne rien arracher de force & ne donner à ces bonnes-gens aucun fujet de plâinte, j ’aifignai le rendez-vous dans mon camp aux trois hommes de bonne volonté Tome II. Qq


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