Cet homme a un fils âgé de trente ans, qui n’est pas malade, assure-t-il. Il me raconte qu’autrefois il y avait autant d’éléphan- tiasis que maintenant; il me dit que la maladie est aussi fréquente dans tous les quartiers de la ville. Il prétend qu’à Damiette et à Rosette le quart des habitants est frappé (c’est exagéré).. Les femmes, dit-il, sont plus facilement atteintes que les hommes; je le crois, car, en regardant avec attention, au bazar, les jambes des personnes qui passaient, j ’ai remarqué plus de malades parmi les femmes que parmi les hommes. Cet individu, qui est intelligent, aimable, causeur, et .qui à voyagé, attribue la maladie à l ’humidité et à l ’abus du poisson. Autrefois il mangeait beaucoup de poisson, et bien qu’il sache l’influence fâcheuse de cette alimentation, il en mange encore. Il mange aussi beaucoup de poules d’eau. Il tient au poisson par économie et par goût; c’est la nourriture usuelle. A peine opéré par Nabaraon, Hag-Mustapha me raconte qu’il alla faire festin de poisson. C’était, me dit-il avec regret, avec du poisson du Nil ; il aurait préféré du poisson du lac Menzaleh. Il y a vingt ans, il a été malade pour la première fois ; il a été pris de fièvre, de frisson; il avait grand froid, mais pas d’appétit. A ce moment, il a eu une douleur à l ’aine droite. Cette douleur est descendue dans la jambe droite. Sa tête lui tournait ; il n’avait plus sa connaissance. Sa jambe est devenue toute rouge ; il paraît qu’il rendait de l ’urine qui était toute rouge. . Pendant les trois premiers jours de la maladie, il a.eu le délire ; il est resté trois jours de plus à la maison. Il se rappelle que la fièvre a précédé la rougeur, de la jambe. — Ainsi, la jambe est devenue rouge, puis elle a perdu son épiderme, puis elle a grossi. A peine allait-il mieux, qu’il est descendu pour vaquer à ses occupations, après avoir gardé le repos cinq jours. Tous les quinze jours environ, dit-il, il avait de la fièvre, sa jambe droite redevenait rouge et présentait la série des premiers accidents. Ce n est que longtemps après les premiers accidents qu’il a eu 1 idée de mettre deux hommous sur le côté interne et externe de la partie supérieure de la jambe. Mais cela n a rien produit de bien. Il assure, du reste, qu’il faut mettre 1 hommous immédiatement après les premiers accidents; si on tarde, c’est chose inutile. La jambe droite n’a jamais été plus volumineuse que maintenant ; il paraît qu’après avoir augmenté successivement pendant les trois ou quatre années qui ont suivi les accidents, elle est devenue aussi grosse qu elle est maintenant. Ce malheureux marche avec une difficulté extrême ; il ne peut plus ployer le genou droit depuis que le barbier a enlevé, dit-il, un morceau de chair à la partie interne de. l ’extrémité inférieure de la cuisse droite. Dans cet endroit, il existe encore une cicatrice profonde, la peau adhère a l’os du fémur. Il y a seize ans, la jambe gauche est devenue malade
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