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menté de diamètre, le dos du pied est encore très- tuméfié. Les orteils ne présentent rien d’anormal, ils paraissent avoir échappé à la maladie. Pouls faible et petit; quatre- vingt-douze pulsations. La malade n’a encore rien pris depuis quatre jours. Elle a la langue blanche, elle souffre de la tête, la tête lui tourne, elle paraît fort épuisée. La jambe est moins chaude qu hier, elle n’est guère plus chaude qu’à l’état normal. La peau de la jambe est comme tendue et luisante. Les transitions de couleur entre les parties de la jambe restées saines (le creux poplité et l’extrémité supérieure et postérieure) et les parties malades (toute la jambe), ne sont pas aussi tranchées qu’hier; les endroits attaqués ont perdu de leur couleur rouge foncé. La malade dit que l’huile laudanisée l ’a beaucoup soulagée; la peau de la jambe ne lui cuit plus comme du feu. Elle n’éprouve plus qu’une douleur obtuse. Elle n’a pas dormi de la nuit. Comme elle paraît très-faible, je recommande qu’on lui donne de suite des bouillons. 7 mai. Ce matin, je vais voir ma malade; elle est occupée à nettoyer du poisson et accroupie à terre. Comme je n’ai personne pour me servir d’interprète, je renvoie ma visite médicale à plus tard. Vers six heures du soir, je reviens; j ’apprends que ma malade n a plus pris de pilules, et cela par paresse. Elle a passé, de temps en temps, de l’huile laudanisée sur la jambe, et elle s’en est bien trouvée; cela la soulage beaucoup ; elle prétend que ça empêche la peau de pourrir. (Elle veut probablement dire qu’elle empêche l’exfoliation de l ’épiderme.) Cette nuit, elle a bien dormi. Hier elle a pris un bouillon, et ce matin elle a mangé avec appétit une petite soupe de riz. Elle dit quelle souffre à la tête et qu’il lui semble être comme ivre. Elle éprouve encore quelques douleurs à la jambe droite. La jambe gauche, autrefois malade, ne lui fait aucun mal. Elle dit qu’elle ressent comme des piqûres à la jambe droite. Elle souffre surtout à la partie interne de la cuisse et de la jambe. Elle peut marcher quelque peu, mais elle sait que si elle marchait, elle souffrirait et que sa jambe deviendrait grosse. Je la fais lever pour l ’examiner. Sa jambe lui pèse, dit-elle, comme si elle était de plomb. Quand elle est debout, sa jambe droite devient rouge bleuâtre et elle y éprouve des élancements. Aujourd’hui, le cou-de-pied, ainsi que le dos du pied droit, sont plus gros qu’hier. Comme elle reste debout quelques instants, tout son pied devient rouge noirâtre ; les orteils paraissent avoir échappé à la maladie. Après mon départ, hier, elle a eu trois selles. Je ne sens plus de ganglions engorgés dans l'aine et à la partie supérieure et interne de la cuisse. L’examen est fait avec le plus grand soin. Mais dans la moitié supérieure de la cuisse, sur le trajet de la saphène, je sens un cordon dur, gros comme le médius. Ce cordon paraît être la


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