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*W RENSEIGNEMENTS BIOGRAPHIQUES conditions fort peu sévères de salubrité, et il se rendit aux travaux de l’isthme. Le typhus dévorait alors les travailleurs; Ernest Godard, ne consultant que son penchant à noblement agir, se joignit aux médecins de la Compagnie et soigna avec eux lès pestiférés des chantiers de l’isthme. Lé typhus qu’il contracta en accomplissant cet acte tout spontané d’obscur dévouement le retint quelque temps à D'amiettë ou, malgré son état maladif, il fit des recherches ' et des études sur l’éléphantiasis. Il arrive enfin à Alexandrie, s’y embarque pour Jaffâ ; le 12 juillet, il est à Jérusalém, et l’y voilà étudiant la lèpre. Tant de fatigues et de sublime imprudence devaient enfin le perdre. Dès le cinquième jour qui suit ses premiers travaux sur les lépreux, il est pris d’une fièvre intense. Le 31 juillet, des ulcérations se développent chez lui sur le côté droit de la bouche. Le 7 août, son mal s’aggrave. Le 28 août, il est anéanti presque jusqu’à la mort par des crises nerveuses. Il quitte Jérusalem le 4 septembre, "Le 6, après deux jours de pénible voyage en litière, une péritonite se déclare. Le 7, prévoyant sa mort SUR ERNEST GODARD. xv inévitable et prochaine, il écrit à ses maîtres et amis des lettres d’adieu qu’il trace au crayon. Le 19, il touche enfin à Jalîa où, par les soins ainis et dévoués du consul de France, M. Philibert, il est installé aussi convenablement que possible. Le même jour il informe ses frères de sa fâcheuse position, et meurt le 21 sans faiblesse et sans préjugés, fort de sa conscience et anobli par ses travaux. Selon ses volontés, la famille d’Ernest Godard a rapatrié ses tristes restes. Sa dépouille est arrivée à Bordeaux le 2 décembre 1862. Le surlendemain elle était déposée dans le tombeau de sa famille. Ici viennent tout naturellement se placer les paroles d’adieu qu’a fait entendre M. Ollivier Beau- regard sur la tombe d’Ernest Godard dont il fut l’ami. Parties du coeur, ces paroles sont l’exacte peinture de l’homme de sentiment et d’études, du héros de dévouement dont nous venons d’esquisser la vie ; dans ces conditions, elles sont un utile complément aux lignes qui précèdent, et nous regardons comme un devoir de les faire figurer à leur suite.


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