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37 juillet 1862,' il partira avec Abdel-Gader pour aller ■dans un village demander du blé. Ces malheureux font l ’été leur provision pour l ’hiver ; ils vont au village ■d’Abdel-Gader : je crois me le rappeler du moins. Celui- ci me disait hier qu’il allait partir pour son pays natal, mais qu’il n’entrerait pas dans son village, il se mettrait dans un jardin où on lui apporterait ce qui lui était nécessaire. J ’ai déjà dit que ces malheureux, et peut-être tous les gens du pays., croient la maladie contagieuse dans le v illage, mais non à Jérusalem. On m’expliquait ce fait par les prophètes qui y ont existé en grand nombre. Cette explication m’était donnée par un Grec ; or les Grecs, en fait de religion, sont d’une bêtise dont on ne peut avoir l ’idée. Nassar me dit qu’il espère recueillir avec Abdel-Gader pour 200 francs de blé ; c’est un chiffre important. Ils partiront, demain 27 juillet, comme je l’ai dit, et :seront de retour ici le 50 juillet. Nassar me raconte que dans le village des lépreux on assure que je prends leurs observations et leurs portraits pour les emporter dans mon pays. I)e là, avec le portrait, je pourrai les faire venir et exécuter mille sortilèges et mille sorcelleries. Cet homme doit croire à tout cela, il croit aux sorts jetés, aux aiguillettes et à mille fariboles du même genre. Il est devenu lépreux, ai-je dit plus haut, étant âgé ; il a une grande barbe grise. Ses yeux ont encore de la vivacité ; de nombreux plis traversent son front, il n’a pas de sourcils et les arcades sourcilières sont fort saillantes, elles sont composées d’une série de gros tubercules saillants faisant partie intégrante de la peau. Ces tubercules ont la couleur de la peau, cette teinte jaune caractéristique du masque des lépreux, entre ces tubercules il y a de petits sillons ; les tubercules font saillir l’arcade sourcilière, aussi les yeux paraissent-ils enfoncés; il y a quelques petits cils. , Le nez est gros, rouge à sa pointe, là il parait inégal et vasculaire. La peau du nez paraît épaissie dàns sa totalité, cependant les cartilages ont commencé à disparaître ; à la face interne de l ’aile droite, et il y a une petite plaie noirâtre ; c’est le cartilage qui s’élimine, dans cét endroit le malade dit qu’il a un gros bouton intérieur. Le nez est un peu tordu sur lui-même, à l’aile droite se voit une double échancrure. Au bout du nez, petits mamelons rouges violacés.


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