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Au printemps, les os lui font mal ; il lui sort des boutons, il est très-malade dix à quinze jours. Il a des douleurs dans les os quand il les presse ; il assure que les os de la poitrine ne lui font pas mal ; il souffre des os de la tête, mais il n’a de douleurs spontanées que quand les boutons viennent. Quand il marche dans des lieux accidentés, il souffre dans les genoux; il n’a pas de force, il ne souffre pas dans le dos. Il n’a pas perdu la mémoire. Il me raconte que le cheik d’un village appelé Ebni- Hassan (à côté de Saint-Jean du Désert), lequel cheik se nommait Laffi est devenu lépreux. Il est mort il y a dix ou quinze ans. Il y a près d’Hébron dans le village de Gibrin un cheik qui est devenu lépreux, il vit encore, il demeure à côté du village, dans une maison à part. Il est tombé malade il y a quatre ou cinq ans, mais Abdel ne sait comment. A Hébron, on ne chasse pas les lépreux. Abdel-Gader s’est marié l ’an passé ; il n’a pas eu d’enfants; il n’est pas bon pour en faire. Quand il voit sa femme il vient peu de semence et elle est comme d,e l’eau. Il me dit que les lépreux n’ont pas d’enfants; le cheik qui en a eu, avait des poils et il avait seulement les doigts crochus. Abdel a de l’embonpoint. Maintenant il ne souffre pas; depuis six ans, il a souffert trois fois dans les os'. La première année il est resté chez lui. Il dit que lorsqu’on a cette maladie, on ne vit pas plus de douze ans. Si le mal est très-fort, on meurt dans une année. On n’hésite pas à dire qu’un homme est lépreux quand la figure devient rouge bleuâtre, que les sourcils tombent, et qu’il vient des boutons de lèpre. Il y a des gens connaisseurs qui ne se trompent jamais et qui ne confondent jamais la lèpre avçc une autre affection. Il y a un docteur arabe de Naplouse qui leur a dit qu’il n’y avait pas de remède pour cette maladie. A Naplouse, il y a trois médecins : Abou-Gazel, Hay- Dervich et Abdallah-Aboulher, qui ne se trompe jamais au sujet de la lèpre. Abdel-Gader me raconte qu’une femme saine s’était mariée avec un lépreux ; celui-ci mourut, elle voulut revenir dans son village, mais on la repoussa. Elle vécut ici et épousa un second lépreux qui est mort. Cette femme est rentrée dans son, village, elle n’est jamais devenue lépreuse. La lèpre s’appelle en arabe massokin (des pauvres). Il y a ici v i n g t lépreux : douze hommes et huit femmes; il n’y a que deux femmes mariées. . État actuel. — Abdel-Gader a le tronc et les membres d’un homme fort et vigoureux, la poitrine très-dévelop- pée, les pectoraux saillants ; les bras et les cuisses ont tout l ’extérieur qui indique une grande force. Ce malheureux, bien que je l ’examine en plein air, a une odeur très-pénétrante, une odeur de souris; ses chev e u x sont noirs et très-abondants ; il lésa taillés court.. Il n’y a pas de traces de sourcils ; à peine voit-on de


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