moyenne des côtés du dos, du ventre; moins bien à mesure qu’on;piqué vers les parties latérales du corps. Là figure est sensible. Les jambes, lçs pieds,.les cuisses, les bras et les mains absolument, insensibles. J ’enfonce l ’épingle dans la cuisse jusqu’à moitié, jus* qu à faire ja illir du sang, sans qu’il éprouvé la moindre douleur. Seulement la vue du sang l ’effraye, il ne s’aperçoit pas des affreuses piqûres que je lui fais. MOH AM E DEIVA I\l Damie tte, 3 ju in 1 8 6 2 . Né à Damiette ; il ignore son âge, mais il a vingt-cinq ans environ. Il n a jamais vu de maladie pareille à la sienne dans sa famille. Il est d’une intelligence bornée, presque idiot, moins idiot cependant que Saïd que j ’ai vu le 2 juin. De taille moyenne, mendiant ; il pârcourt les rues et les bazars de Damiette ; le plus souvent, on le rencontre étendu dans la rue, dans la poussière; il s’enveloppe de mauvais haillons, sales, infects ; comme celui que j ’ai dessiné hier, il exhale une odeur des plus repoussantes. Il paraît que ce malheureux souffre parfois, car un des employés de l’entreprise m’a dit l ’avoir entendu gémir l’hivèr dernier, c’est probablement le froid qui cause ses souffrances, peut-être souffre-t-il d’avoir les pieds dans la boue, car à Damiette il pleut l ’hiver, mais beaucoup moins qu’à Alexandrie. Mohamed ramène sur lui ses mauvais haillons avec ses mains mutilées. Il a de grands cheveux longs et noirs comme un Européen/ aussi il se comporte comme un derviche, il vit sans contrainte. Il n’est pas assez fortuné pour avoir des sandales, il entortille le bout de ses pieds avec des chiffons, il garantit ainsi l’extrémité des orteils qui sont complètement insensibles. Ses chiffons lui servent aussi à envelopper les ulcérations qu’il a aux jambes. Il a la figure d’un idiot, ce qui frappe surtout chez lui, c’est son nez qui est épaté et écrasé comme celui de son camarade Saïd ; il a perdu le cartilage de l’extrémité. Il a des moustaches, des favoris et de la barbe au menton. Sa barbe n’est pas taillée comme celle des musulmans, mais il la laisse pousser comme elle veut. Son corps est fort bien fait ; j ’excepte les pieds et les mains dont je vais parler plus tard. Au niveau du dos et des fesses, sa peau présente de grandes étendues irrégulières, blanchâtres ou plutôt moins teintées en noir que le reste. Je lui enfonce une épingle profondément dans les mains et dans les pieds, sans lui faire aucun mal ; il ne s’aperçoit même pas que je le pique à la partie inférieure de la jambe ; mais cette expérience des piqûres n’est pa§ parfaite parce qu’il a peur et qu’il est prévenu.
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