ils l l l l i l i l Épi is§§§ ■] | l j i l I ttl m m S l î M C I S Ip f i l I'.mm W 4 Abd-el-Gader sentait, quand je le piquais à l ’union de la cuisse avec le tronc, tandis qu’il ne sentait pas à la partie supérieure, à la partie antérieure et postérieure de l’épaule. La sensibilité ne commençait à se montrer qu’à la partie moyenne de l ’omoplate et de la clavicule pour augmenter peu à peu, à mesure qu’on se rapprochait de la ligne médiane. Abd-el-Gader avait même la plante du pied et le talon insensibles; je n’ai pas osé lui enfoncer des épingles jusqu’à l’os, mais je les ai enfoncées à un centimètre de profondeur sans qu’il en résultât la moindre douleur. Piquer profondément n’est pas convenable avec les Arabes, qui ont grand peur de perdre leur sang. L’insensibilité de la face est un signe important de la maladie avancée, mais chez Abd-el-Gader, elle n’existait pas partout; chez lui, le cuir chevelu était sensible. NOTES FOURNIES PAR ÉLOUÉ SUR LES" LÉPREUX EN (¡ÉNÉRAL Chaque année, me dit-elle, le personnel des lépreux: se renouvelle. Elle me dit qu’il y a au village, une lépreuse qui a mal aux genoux ; elle ne peut pas marcher (je l ’ai vue, une fois étendue sur le sol). Les lépreux ne vivent pas trop longtemps ; le plus ancien y est depuis huit ans, il ne peut pas marcher; les autres y sont depuis moins longtemps. Eloué me dit qu’actuellement au village il y a : Onze hommes ; huit femmes ; trois filles et un garçon; sur ce nombre quatre de la religion grecque : trois femmes et un homme. Deux de ces dernières femmes viennent de Ramalah ainsi que l’homme, l’autre femme vient de En-Arich. Les enfants n’ont pas la lèpre. L’avant-dernier cheik est mort, le jour avant Çâques dernier, d’un coup de sang, dit-on. Le nouveau cheik s’appelle Hady-Achmed, il a mal à la gorge. La variété des petits boutons fait mourir vite, dit-elle. C’est le plus vieux que l’on prend pour cheik ; celui- ci achète ce qu’il faut pour tout le monde, les lépreux partagent l’argent qu’ils reçoivent en mendiant. Elle me raconte que lorsqu’un chrétien lépreux meurt, le prêtre vient et l ’enterre dans le cimetière des chrétiens. Quand c’est un musulman, on fait venir un cheik de la mosquée d’Omar, le mort est enterré sans être porté à la mosquée et on fait les prières d’usage. Elle dit qu’ils peuvent aller dans la ville. Quand un nouveau lépreux vient, il doit donner quatre cents piastres pour avoir une chambre; ces quatre cents piastres sont partagées entre les autres lépreux. Les lépreux pauvres sont admis sans argent, mais ils doivent demeurer deux dans une chambre. Elle dit que tous les trois mois, leurs frères et leurs parents viennent les voir. A Jérusalem, les parents n’ont pas peur de gagner la maladie, mais ils pensent que la maladie se gagne plus facilement dans les villages que dans la ville. Tous les enfants que les lépreux ont avec eux, sont des enfants de lépreux. Ambdé que j ’ai vue, était mariée avec un cheik qui est mort.
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