16-4 BOUTON DU NIL. « boubouille, » terme des marins. C’est l’herpès que j ’ai eu aux bras. Le gros ulcère s’appelle : damamel, au pluriel; dimmel, au singulier. Ce mot dimmel veut dire abcès. II» CONS ID É RA T IONS G ÉN É RA L E S Cette maladie ne doit pas être désignée par un nom unique, car elle présente deux formes principales très- différentes. L’une amène une sorte d’ulcère, l’autre est constituée par de petites vésicules que j ’étudierai bientôt. L’ulcère est le résultat d’un état, général venant du séjour prolongé en Egypte pendant les grandes chaleurs, Chaque pays chaud a sa variété de boutons; ainsi Biskra. Alep, Bagdad, offrent une affection à peu près semblable, qui présente des caractères assez analogues. Le gros bouton, c’est-à-dire l ’ulcère, est réellement consécutif à un état général, car lorsqu’on est sous l’influence de cette maladie, il suffit de se frotter rudement, de se gratter, d’enlever l ’épiderme, pourvoir survenir, non pas un véritable bouton, mais un ulcère du Nil plus douloureux, plus difficile à guérir que le bouton lui-même. Ce qui démontre encore que cette malad ie résulte d’un état général, c’est qu’une coupure faite au moment où le gros bouton règne devient identiquement semblable à l’ulcère du Nil. Ainsi M. de Saint-Seine s’étant coupé une dizaine de ff jours avant de rentrer au Caire, la petite coupure qu’il s’était faite, au lieu de guérir rapidement, avait présenté les phénomènes suivants : 11 s’était épanché de la lymphe plastique au niveau de la coupure, comme à l ’ordinaire; seulement la cicatrisation, loin de se faire' rapidement, n’avait pas eu lieu, et quand j ’ai vu M. de Saint-Seine à son retour de la haute Ëgypte, son doigt n’était pas guéri après vingt-cinq jours. Au-dessous de la cicatrice il y avait du pus qui, de temps en temps, s’écoulait au dehors, puis autour de la coupure, il y avait un oedème caractéristique. Le bouton du Nil, le vrai bouton, paraît être un état purement local, quelque chose d’analogue à notre prurigo, et l’état général ne semble nullement affecté, bien que la maladie soit, le plus souvent, le résultat de l ’ingestion de liqueurs excitantes : café, liqueurs. La cause la plus marquée de cette forme paraît être l ’état spécial de la peau, qui sans interruption sécrète une sueur abondante et âcre. Tous les boutons que l ’on observe en Orient me paraissent se rattacher à une même cause, à un appauvrissement du sang, résultant nécessairement des grandes chaleurs auxquelles le corps est soumis. J'ai ouï dire qu’on échappait au bouton du Nil en buvant de l ’eau du Nil filtrée ; dans le début je la buvais non filtrée, mais plus tard, je l ’ai bu autrement. On a dit que cette maladie ne venait qu’au moment de la crue du Nil ; c’est une erreur. Le domestique de M. Duconchy en a été atteint peu après son arrivée, au moment où le Nil était déjà très-bas. Cfuoi qu’il en soit, il
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