Les autres Gonaquoifes, que nous avions laiffées plus :bas fur •lés bords de la même rivière, ne tardèrent pas à. nous rejoindre ; .un refte. de honte fe lifoit dans leurs! regards .& fur Jeurs fronts; j’eus à rougir de m’être fait un jeu ctuel de; lèur décence ; c étoit :1a pudeur native dans tout: fon embarras , bien différente de cette -réferve perfide dont , on fe pare, ayec orgueil & qui n.efl qu un manège agaçant plus dangereux que. le. fcandale. Je fis déjeûner ’ mes Sauvages ; eniiute'.on ru apporta la table fur laquelle, je faifois mes di f f e â i ons qui ne njeufervoit :qua;cela; .elle formojt avec deux chaifes. tout, le meuble, de ma tente ; je .me mis devant eux à écorcher les nifeaux que j ’avois tués le matin, j Cette opération les lintriguoit fort ; ilsme regardoi.ent .avec furprïfe ( tÿ ne pouvoient concevoir .à quel dcffoiiv j otois la.vie a des oifeau-jx .-pour les 'dépouiller,.& leur rciulrc aufii^ot .lour fornic. Je tic:pcrdis .pas-mon temps à vanter dé? .cabinets de follgâions le cas qu’on .en fait en Europe; ils. fe feroient a bon:droit étonnés que je tuffe venu <Ic fi loin, dans cette unique defiein,, & la ciuciiion , de Narina .s’il, ayok point d’oifeaux, dgns mon Pays, une parut naturelle & bien .fituple je :penfai qu’auçun^ differtation . fur .ce fujet avec des;! Sau vages, qui: n;e, m’aUrpieniu-ppint compris ne val oit pas le; plaifir d’apprêter; un Martin-Péçheer dont jèjfis.pré- fent à ma, belle, curieufe. : si la , ■ f- »*?• § ''■■■ n: ! Haabas m’engageoit à lever mon camp pour l’aller placer près de fa Horde, où je trouverois: une grande variété -d’oifeaux de .toute efpè.ceâ il me fiticomprendre que je.n’ên ¡étôis éloigné, que .d’environ deux lieues ; j e :lui prqmis de l’aUéi! voir-fous peu de jours. E fe difpofoit-à;partir. Je le fis; dîner :avee ;tôut fon monde, & lui donnai'.en particulier une petite provifion de. tabaci, ce qui lui fit grand plaifir ; Narina me promit de m’apporter du lait ,. & de m’amener bientôt- fa, foeur ; enfin, très-fatisfaits les uns des -autres , après mille, adieux ¡répétésces bonnes gens me quittèrent> . je les fis accompagner pqr un- d»s miens , que jejchargeai de. reeon- noitre la route & de me faire quelques échanges pour des Moutons. Mn du Tpmc Ptemier. ïE M. L E V A I L L A N T DANS L’I N T É R I E U R E L’A F R I Q U E , P A R LE CAP DE B O N N E - E S P É R A N C E , Dans.les Années 1780 , 8 1 , 8 z , 83., 84 & 8j. T O M E S E C O N D . Chez LEROY Libraire ï celle de Saint - Jacques J vis ; à - vis Parcheminerie N° H M. D C C. L X X X X. Avec Approbation & Privilège du Roi.
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