les tissus au niveau de l ’os qu’ils continuent à dé. nuder. Je demande d’où vient cet homme; on me répond qu il a ete amené par la zaphte (police), et qu’il est mendiant. Tous s’étonnent de me' voir l ’examiner de près et regarder ses plaies. Je voulais prendre quelques antécédents, mais comme toute l ’assistance s’éloigne avec dégoût, qu’on me laisse seul ou à peu près seul auprès de lui, et que je pourrais manquer la visite des femmes si je demeurais plus longtemps, je me retire pour ne pas indisposer contre moi. Ce malheureux se tenait la tête penchée en avant, aussi ne lui voyait-on pas la figure bien nettement. M. Méhémet-Ali-Bey m’a dit depuis que cet homme avait pu vivre un mois encore après ma visite. J1 ne paraissait pas souffrir, il mangeait parfaitement. Je lui demandai s’il n’y avait pas eu là Un cancroide, il repoussait cette idée; pour lui, il croyait à un simple ulcère dans lequel les vers s’étaient mis. Ces os étaient d’une blancheur éclatante. M. Méhémet-Ali-Bey oublie de me parler de la cause de la mort. N o t a . — Cette observation de crâne dénudé et les dessins qui 1 accompagnent ont dû être faits de souvenir; il m’eût été impossible de prendre des notes sans éveiller l ’attention. La presque totalité du crâne était mise à nu. Les os étaient au contact de l ’air, absolument privés de périoste, ils avaient pris une coloration blanche et présentaient l’aspect des os les mieux préparés. Cette affection durait certainement depuis longtemps. Rien ne protégeait sa tête contre les intempéries des saisons, car je ne lui ai point vu de calotte ; à première vue, on aurait dit un crâne sur un paquet de vêtements. Cet homme pouvait avoir une quarantaine d’années, autant que j ai pu en juger par la moitié droite de sa figure qui était seule intacte. La vue de ces lésions produisait une sensation pénible. Le crâne, privé de son périoste, paraissait d’autant plus blanc, que les téguments voisins étaient foncés comme chez les Égyptiens. Le mal descendait moins bas du côté droit que du côté gauche ; la peau qui recouvrait l’oeil droit était atteinte. Sur le front, la lésion était oblique de haut en bas et de droite à gauche. Dans la partie de l ’ulcère située au-dessous de l ’arcade zvgomatique jusqu’à l ’apophyse mastoïde, il y avait des millions de petits vers blancs, comme ceux que l ’on rencontre sur les cadavres, dans les salles de dissection, de ces petits vers qui sautent d’un point à un autre. Ils formaient une masse blanchâtre qui inspirait un profond dégoût. Seul, j’ai osé m’approcher du malheureux qui, enveloppé d’une mauvaise couverture de laine brune, ne savait dire que ces mots : baschicb, baschich. Il n’accusait aucune douleur, il paraissait étranger à tout ce qui se passait autour de lui. Les sutures se voyaient aussi bien que sur un crâne préparé. Il y a quelques années, j ’ai observé un fait semblable à l’hôpital de Bordeaux. C’était sur une bergère amenée du département de la Charente-Inférieure. Cette pauvre femme avait un ulcère à la partie antérieure de la jambe droite. Cet ulcère, fort étendu, était couvert d’une quan
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